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Un souvenir du Soixantenaire Maraudeur

Un Maraudeur mieux que neuf  (ou comment rénover un Maraud ?) : 10 questions avant de se lancer ! Voiles et Voiliers a publié dans son numéro de mai 2011 un article fort intéressant sur la rénovation de vieux bateaux, qui m’a inspiré les lignes suivantes, bien évidemment spécifiques à notre Maraudeur.

Par Jean Louis Dalloz - Juin 2011

 

 

Comment rénover un Maraudeur ?

Voiles et Voiliers a publié dans son numéro de mai 2011 un article fort intéressant sur la rénovation de vieux bateaux. qui m’a inspiré les lignes suivantes, bien évidemment spécifiques à notre Maraudeur.

Et avant tout, comment choisir son Maraudeur si on a l'intention d'en rénover un ?

1. Quel Maraudeur choisir ?

En plus de 50 ans, notre cher bateau a bien évolué : construit d’abord en bois, il a dans les années 60 évolué vers le polyester.

  • Les « bois » ont pour la plupart accusé le poids des ans, mais il en existe, sur le marché de l’occasion, des modèles (rares il est vrai) superbement restaurés.
  • Les « plastique » eux, ont pour la plupart très bien vieilli, et ne sont pas rares en occasion. Le « Spair » est le plus facile à trouver.

2. Où s’informer ?

Bien évidemment en adhérant à notre AS, et en achetant la "bible", une mine d’or qui vous conseillera sur de très nombreux sujets, vous évitera bien des erreurs, maladresses, déconvenues, toujours pénalisantes pour le porte-monnaie et le moral…

Une bible coûte (en 2011) 65 € franco en France, ce qui peut paraître élevé, mais il faut la considérer comme un investissement, qui ne représente que 2 à 3% de la valeur d’une transaction moyenne.

Un exemple parmi les nombreux sujets de cet ouvrage (plus de 200 pages, sans pub…):

  • Les points à vérifier par type de Maraud,
  • Les remorques d’occasion, les moteurs
  • les démarches, avant d’acheter…

Nota : La diffusion de la bible est réservée aux membres de l’AS Maraudeur, c’est-à-dire :

  • ses membres actifs (ils ont un Maraud),
  • ses membres sympathisants (ils envisagent d’en acheter un).

 

3. Inspecter : Vive l’appareil photo numérique !

Il vous permettra de prendre de nombreux clichés, pour réfléchir à tête reposée, demander des conseils, établir un bilan, dresser un plan de travaux... bref, prendre une décision !

 

4. Et avant de signer….

Bien réfléchir aux moyens que vous comptez mettre en œuvre pour transformer un vieux Maraud en un bijou resplendissant.

  • D’abord, votre savoir faire: très objectivement, vous sentez vous capable d’effectuer les travaux que vous avez planifiés ? C’est fondamental, il faut être bricoleur quand on possède un bateau, sinon, il faut avoir un portefeuille bien garni…
  • Si vous vous sentez « léger » sur certains points, avez-vous une solution pour apprendre ? Pensez à notre AS, il y aura souvent un de ses membres (plus de cent à ce jour...) près de chez vous qui saura vous conseiller et même vous aider. Et la bible est riche en conseil et tours de main...
  • L’outillage: en faire un état, vérifier s’il est suffisant pour les travaux que vous envisagez de réaliser (penser à la solution location, pour les cas particuliers, ou à la sous-traitance).
  • Le local: ce point est fondamental, car il est hors de question d’envisager de travailler exclusivement dehors, à l'air libre,  et de subir les caprices de la météo !
  • Dimensions du local: l’idéal est de pouvoir travailler chez soi, dans un garage, par exemple. Mais il est nécessaire de pouvoir tourner autour de votre Maraud: un local de 7 m de long sur 3,50 m de large présente déjà une bonne fonctionnalité. Il faut également une hauteur sous plafond suffisante, 2,50m, c’est un peu juste pour tenir debout dans le cockpit du bateau posé sur sa remorque…
  • L’équipement du local
    • Une prise électrique 16 A + terre
    • Un bon éclairage (tubes fluo)
    • Un point d’eau (utile, ne serait-ce quue pour se laver les mains)
    • Un extincteur (on manie souvent des produits très inflammables)
    • Une fermeture efficace : on peut ainsi laisser tout en place, ce qui constitue un gain de temps non négligeable et une protection contre les amateurs d'outillage indélicats..
    • Disposer d’un local chauffé constitue un plus Il vous permettra de travailler quelle que soit la saison.
    • Si votre chantier est très petit, envisager son chauffage par un radiateur à bain d’huile n’a rien d’irréaliste. Travailler à + 15 °C n’a rien de rédhibitoire, tant pour l’opérateur que pour les produits…
    • Mon garage est inutilisable, mais...
      • J’ai une belle pelouse devant la maison… Rien n’est perdu ! Vous pouvez envisager le montage d’un abri, genre carport.Il en existe à quelques centaines d’euros, mais attention, leur taille est souvent un peu juste...
      • Un local adapté… pas toujours indispensable !
      • J’ai fait allusion ici à un local destiné à la réalisation de gros travaux, mais il se peut que vous vous limitiez à des interventions moins importantes. Dans ce cas, une bâche peut suffire, par exemple si vous compter exécuter des aménagements intérieurs. Vous les préparez au chaud dans votre atelier, et les posez dans le bateau aux beaux jours.
      • Solutions externes : à signaler l’existence de chantiers, d’associations ou de clubs qui accueillent durant une période déterminée de petits chantiers individuels. Eexemple : "Les vieux safrans d’Annecy", où Jean Marc Rabine a restauré son Spair. A étudier au cas le cas.
      • Une solution "espace restreint": on peut envisager la pose du Maraud sur un ber à roulettes multi-directionnelles. J’en ai réalisé un pour construire Crocus, dans un local de 3,20 m de large. Il permettait de se contenter d’une hauteur sous plafond limitée: debout dans le cockpit, il restait 1,80 m de hauteur sous plafond… A noter que le ber roulant permet de sortir le bateau par beau temps pour des travaux réclamant beaucoup de place (essai de mâtage, par exemple...) ou générant beaucoup de poussière (ponçage).
  • Le nerf de la guerre : autrement dit l’aspect financier du projet ! Car vous vous doutez bien qu’il vous faudra investir, en plus du montant l’achat du bateau, dans des produits , accessoires, compléments. Un point positif : Vous n’investirez qu’au fur et à mesure de l’avancement de vos travaux.
  • Et la famille ? Vous avez une réponse positive à tous les points évoqués ci-dessus, parfait ! Mais il subsiste un élément très important : Quel sera l’impact de votre rénovation sur votre vie de famille ? Quel est l’avis de votre conjoint ? De vos enfants ?  Projet à examiner de manière la plus objective possible, (notamment évaluer la durée des travaux, en centaines d’heures, leur planification) dégager les avantages, inconvénients, contraintes du projet. La rénovation si belle soit-elle d’un Maraud ne justifie pas une probabilité de divorce…

5. Ensuite on signe et on ramène le bébé…

La procédure d’achat est précisée dans la bible.

Rappel important  : avant de vous déplacer, demander au vendeur

  • Si le bateau a sa carte de circulation,
  • Si sa remorque, de plus de 500kg donc immatriculée a sa carte grise

Si la réponse est négative, laissez tomber !!! Pas de carte de circulation, pas de carte grise : Vous serez considérés comme des receleurs, et l’administration refusera catégoriquement de vous établir ces documents

  • Concernant la remorque, renseignez-vous sur son état, en particulier au niveau des roulements de roues, des freins. La bible vous donne plein de conseils sur ce sujet.
  • Pensez à vous assurer, du moins momentanément, pour ramener le bateau chez vous, et je vous conseille vivement de conserver ensuite une police couvrant accidents et risques d’incendie…

6. Quels sont les postes les plus coûteux ?

  • Je ne parlerai pas de la remorque ici, supposant que celle que vous avez acquise avec le bateau est suffisante en charge utile, et a encore un bon potentiel d’utilisation. Une remorque neuve adaptée au Maraudeur, coûte entre 2000 et 2500 €. Les occasions sont rares.
  • Un des postes majeurs est l’accastillage, certains bateaux fort anciens possédant des composants dépassés, voire usés et inefficaces.
  • Un jeu de voiles est souvent nécessaire, compter environ 1000 € pour une grand-voile standard et un foc de route
  • Vous aurez besoin enfin de colles, résines peinture, contre-plaqué, mais qui ne représentent pas un coût global très élevé, vue la petite taille de notre bateau. Ces produits se trouvent en tant que fourniture our l'industrie.

7. Où trouver les bons prix ?

D’abord, sachez que l’estampille « Marine » induit des coûts majorés de 20 à 30%, voire d’avantage. Ainsi on trouve des laques polyuréthane destinées à des poids lourds à des prix raisonnables, et dont le comportement est plus que satisfaisant…

  • Consultez les sites internet, les bourses de l’occasion et, bien sûr, le site de l'AS !.
  • Négociez également des remises auprès de ship-chandelers (sur un certain volume d’achats)
  • Méfiez-vous des achats par correspondance ! Mais si le produit est bien défini (par exemple anti-fouling de marque X et référence Y), pas de risque.
  • Par contre commander de l’accastillage sans l’avoir eu en mains : forte probabilité d’ennuis ! S’il ne convient pas, il faudra le retourner à vos frais (si cela est possible…)
  • Pour certains consommables, choisir les grandes surfaces de bricolage, en y achetant des produits de marque (par exemple de l’abrasif Norton plutôt qu’un papier de verre de marque inconnue).
  • La boulonnerie achetée en petite quantité coûte une fortune. Acheter plutôt en grosse quantité quelques types de vis (tête fraisée bombée, tête plate (toujours en nuance A4).
  • Le Maraudeur s’accommode très bien de vis de diamètre 4 mm. Elles représentent 90% de la boulonnerie de mon Crocus…

8. Et la sous-traitance ?

Elle peut être très utile pour certains travaux, comme la peinture de la coque. Votre Maraud entre sans problème dans la cabine de peinture d’un carrossier, et si vous avez effectué tous les travaux de préparation (ponçage, masticage, masquage) la facture sera douce pour un travail de qualité professionnelle.

9. Penser sécurité !

Rénover un bateau fait appel à des produits, des outils potentiellement dangereux: il est impératif de savoir se protéger, d’être à même d’utiliser sans risque l’outillage, demeurer en permanence vigilant…

Penser aux risques de chute : Le maraudeur n’est pas très haut, mais redescendre à terre avec un escabeau branlant peut occasionner une cheville foulée, ou pire. Et c’est la mise en léthargie certaine du chantier…

10. Faut-il faire expertiser sa restauration.

Tout dépend de votre assureur et de votre police d’assurance.

En principe, pas de contrat « tous risques » pour des bateaux vieux de plus de 10 ans. Mais faire venir un expert coûte cher, un peu moins si vous lui apportez le bateau.

Il existe la solution consistant à conserver toutes les factures des produits et travaux, ainsi que des photos, et mieux, un petit reportage. Ceci peut être très utile en cas d’avarie grave, surtout si vous n’en êtes pas responsable…

Evidemment, garder à l’esprit que la prime sera fonction de la valeur du bateau « à dires d’expert »…

 

Conclusion

Si vous avez l’esprit associatif, notre AS Maraudeur sera ravie de vous accueillir parmi ses membres, et de vous apporter son aide, contributive au succès de votre beau projet.


Jean-Louis DALLOZ - juin 2011