Shadoks

Un souvenir du Soixantenaire Maraudeur

Ile d'Houat

Une excursion banale ? Il faut arriver à la fin pour en saisir et en apprécier toute la vraie saveur. Du pur miel, pas du sel du tout.

 
 
 

Nous étions partis de notre mouillage à Arradon pour le week-end. Nous avons changé notre grand voile par une voile de 470 à Port-Navalo afin de pouvoir déjeuner pendant la traversée tout en serrant le vent. Arrivée sur la grande plage et slalom entre les dizaines de plaisanciers mouillés. Nous avons trouvé à planter notre pioche tout au fond, près du vieux port.

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Nuit paisible ; au petit matin, le bruit des pare battages me tire de mon sommeil : L’eau vient de soulever le bateau et la seconde part’bat, celle sur laquelle il s’appuie le plus, remonte brutalement. Je sais qu’il me reste encore une demi - heure de montante, une demi - heure d’étale et autant de descente. Mais lorsque je me réveille la seconde fois, il n’y a plus que quelques centimètres d’eau sous la quille. Je nous éloigne rapidement alors que Cécile se réveille... Nous ne parlons pas beaucoup. Seul le bruit du réchaud accompagne celui des premiers oiseaux qui, eux aussi, s’éveillent.

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Le vent est au nord, (comme tous les matins quasiment à Houat en cette saison). Nous allons donc longer Houat ce matin en direction de la Teignouse, jusqu’à ce que le thermique adonne. C’est vent de travers que nous admirons la magnifique côte sud de Houat, très sauvage et ponctuée de petites criques. Il est temps de repartir sur Port-Navalo ; la traversée dure deux heures environ. Un plaisancier se déroute vers nous ; probablement encore un étourdi qui est parti sans tire bouchon ! Et bien non ; il veut voir de plus près son premier bateau. (notre voile de 470 porte bien sûr la clef du Maraudeur et notre numéro. Nous arrivons sur Port-Navalo avant la renverse et décidons de planter notre pioche pour le déjeuner au pied de Méaban, cette petite île située devant l’entrée du Golfe. Nous observons quelques bateaux qui rentrent. Le "jus" s’est arrêté et nous décidons d’y aller car le vent est maintenant bien installé à l’Est et la température monte. Il ne fait pas bon entrer dans le Golfe quand les fortes brises thermiques de l’après midi affrontent le flot et lèvent parfois une barre. Il est 15h00 quand nous arrivons à Arradon. Il ne faudrait pas me pousser trop pour refaire quelques bords et aller provoquer les quatre caravelles qui se "tirent la bourre" devant Pen-Boch. Cécile, je le sais, n’aime pas trop faire de rab et nous nous laissons glisser sous génois seul jusqu’au mouillage.

pierre alain et cecile

J’ai la gorge serrée. Cette excursion, je la faisais en hommage à l’ancien propriétaire du "Bleiz-mor", à celui qui m’a appris la voile, à celui qui emmenait jadis les scouts marins dans le Golfe ou à Houat, à celui qui nous a quittés le 25 mai dernier, à mon père.

 
 
 
Publié le jeudi 9 février 2006
par Pierre-Alain Lemoine