Imprimer
Catégorie : Récits de Maraudeur
Affichages : 2985
culsec 4aSon numéro nous dit qu'il est né en 1960, aux Chantiers de Meulan qui savaient travailler (sans les colles actuelles).
Il était léger, solide, rigide, comment dites vous....? un Stradivarius ?
 

Les débuts

Acheté par M. Legathe, qui lui fait gagner sa première coupe nationale, puis vendu à D. Gozard qui lui fait admirer la Méditerranée, il est repris par Legathe qui le vend finalement à Daniel Barthelet (Babar), suite à une brève entrevue au salon nautique.

culsec 5Malgré tout le petit navire est en bon état. Certes la dérive ballote beaucoup, le mât en bois fait la nouille, mais, sans connaître les réactions du « Pur-Sang », Babar et son jeune fils - Luc, alors douze ans - s’inscrivent au National qui se disputait en baie de Quiberon, au large de La Trinité… Et gagnent !

Non sans avoir chaviré, suite à un empannage « gonflé », dans un bon «4»; le palan de GV., mal positionné, ayant supprimé les bras du barreur… (mon portefeuille, avec tous mes papiers y compris le permis de conduire de l’épouse, posé imprudemment sur l’équipet, part à l’eau… et le fiston va le récupérer à la nage pendant que je suis debout sur le lest - dira Babar !).
L’inconnu Daniel Barthelet doit signer une reconnaissance de réception de la coupe qui reste la propriété de l’AS Maraudeur.

Babar entreprend alors, la jauge étant « ouverte », de moderniser l’équipement dans l’esprit de l’association (efficace à pas cher)…
Et le fier "91" va gagner la coupe nationale une quinzaine de fois…
et surtout le championnat de France des croiseurs côtiers (catégorie A) en 1983 , année des 50 ans de son propriétaire-barreur.
Comme quoi le Maraud n’est pas qu’un bateau de jeunes…


Carantec 1983

culsec 2aCinquante voiliers dont beaucoup de Corsaires , des micros , des Bélougas etc…
Le 91 se sent tout petit et prend des départs prudents en s’efforçant de ne pas être déventé par les grandes voiles; il fait beau et , dans la gentille petite brise du matin le 91 monte bien dans le vent , équipage tassé contre la cabine pour dégager le tableau et engendrer ainsi un sillage peu perturbé .
Au fil de la journée le vent monte et le tracé du parcours nous fait logiquement revenir vers l’arrivée à Carantec ; l’allure est au portant et les spis fleurissent ; les Maraudeurs sont à la fête , et ça plane merveilleusement. Ce scénario se reproduira au cours des 3 journées, avec du Force 5 à la dernière manche.

Le "91" va vite, j’ai le souvenir de la gerbe de la vague d’étrave au niveau des haubans, des angoisses au sujet de leur résistance, de celle du gouvernail dont toutes les pièces sont à la rupture…
mais son équipage sait que la Victoire est au bout… si la « luge » ne chavire pas !

Morale de l'histoire

culsec 1aLe "91", comme tous les Maraudeurs, plane à condition d’être conduit « à plat », ce que son équipage peut obtenir car la surface de voile est relativement modérée, pas très haute sur l’eau. Enfin le rapport entre le poids de l’équipage au rappel et celui du bateau est plus favorable que sur des voiliers plus grands donc plus lourds, plus voilés. La presse locale nous avait comparés à des 470 à cabine !! Et elle s’y connaît !

Le "91" a procuré les plus grandes joies à ses propriétaires et ce n’est pas fini… car Babar, n’étant plus en mesure de l’entretenir correctement, et ne voulant pas le laisser mourir, l’a cédé à R. Humbert dont l’efficacité en régate est proverbiale. Le bateau et lui se connaissent de longue date…

Robert , tu as la lourde responsabilité d’écrire la suite de la fabuleuse histoire du "91" !

(D’autres Maraudeurs Bois ont, eux aussi, une très belle histoire à vous raconter ; qu’ils se manifestent: le « 68 » de Louis Blancaneaux notamment !)