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Catégorie : Récits de Maraudeur
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Lundi 10 Mars 2008 : creux de près de 14 mètres, des rafales à 155km/h, des inondations, vents violents....

L'état de catastrophe naturelle demandé .

 
 
 

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Voulant abriter mon Maraudeur dans un garage bon marché, j'avais monté dans mon jardin (1) une superbe tente d'origine militaire de 60 m² de surface.

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Fixée au sol par 54 piquets de 40 cm, le bas de la toile enterré sous une ceinture de parpaings, j'étais confiant. Elle avait déjà résisté à des vents soutenus de plus de 80 km/h.

Ce n'était pas l'annonce de la tempête imminente qui m'inquiétait. Je me couchais donc serein le soir du dimanche 9 mars 2008.

*****

Lundi 10 mars au lever du jour, il y avait chez moi un spectacle de désolation : ma belle tente abri s'était envolée durant la nuit.

Elle s'était entièrement libérée de ses ancrages, avait reculé de dix mètres en franchissant des obstacles intérieurs d'un mètre de haut ! Elle s'appuyait sur mon Maraudeur, déplacé sur sa remorque et à la limite de chavirer. Accastillage et objets divers en vrac sous la pluie. Toile de 300 kg fouettant comme un vieux spi.

Lorsque j'ai voulu m'approcher pour estimer le problème et mettre éventuellement des choses à l'abri, j'ai vu un parpaing de 30 kg décoller devant moi avant d'atterrir sur le mât qui a été éjecté des tréteaux sur lesquels il reposait.

J'ai préféré partir travailler que de risquer de me faire tuer par une masse baladeuse et incontrôlée.
Trois jours en déplacement à prier Neptune pour que personne ne soit blessé.

J'espérais avoir encore un voilier en état de naviguer pour le cinquantenaire et ne pas être réduit à louer un pédalo...

Il y a des fois où je me dis que j'aurais du rester en région parisienne. Le club de Dennemont, où je suis toujours licencié, est bien sympathique et tout de même moins venté !

Le jeudi 13 mars, j'arrive à la maison le cœur noué pour faire le bilan.

C'est merveilleux, un Maraudeur !

Ce brave petit bateau avait décidé de m'aider.
Il s'était associé avec une remorque pour pneumatique et les rayonnages métalliques où je range l'accastillage afin de maintenir la tente et d'éviter qu'elle ne passe par dessus la clôture en fond de jardin.
Et, au péril de leurs vies, ils ont réussi ! Bien entrelacés, ils ont maintenu la toile affolée contre des vents de près de 150 km/h(2).

photo3Le bilan est très modeste :
photo4Un tube d'acier de 40 mm, 1,8mm d'épaisseur de métal, plié à 60° par appui contre le liston du Maraudeur qui n'y a laissé que quelques traces rougeâtres et un minuscule éclat sur le gel-coat.
Quelques autres tubes légèrement cintrés mais réutilisables tels quels.
Une déchirure de 20 cm sur la tente, due à un objet métallique ayant fouetté et non à une défaillance de la toile.
Une bavette en pvc décousue sur 1 mètre à cause d'un fil cuit par le soleil.

Le mat n'a qu'une petite rayure mais n'est pas endommagé.

S'il existe un ordre du Mérite pour Maraudeur, mon petit bateau doit être promu au grade le plus élevé !

Avec trois voisins, la tente a été remise à sa place, fixation profondément améliorée Les piquets militaires ont été doublés par un réseau de cordages pris sur des poteaux en châtaigniers, enfoncés à la cloche, placés en double avec jambe de force au droit de chaque ferme.
Cordages à la base et à la faîtière tous les deux mètres tout autour de la tente.
Un réseau de sangles à cliquets parcourt désormais les diagonales de chaque carré de tubes et renforce très sérieusement l'armature. Il limite également le pochage de la toile sous l'appui du vent.

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Un panneau de bois sur roulettes se place derrière les panneaux de portes, en appui sur deux poteaux de bois bien enfoncés, et les empêche de battre et de pocher.

Mon Maraudeur et moi attendons de pied ferme, et de quille ferme, des vents de 200 km/h !!!

photo6(1) A Nivillac, commune du Morbihan près du splendide Pont du Morbihan qui permet à la N.165/A.82 d'enjamber la Vilaine, et à parti duquel la vue est splendide sur 360°

(2) 155 km/h enregistré sur le grand pont de Nantes