Shadoks

Un souvenir du Soixantenaire Maraudeur

plan2


De Saint Laurent du Var à Porquerolles
Chiche qu'on le fait !

 

port sldv

- Tu te souviens de nos vacances en Grèce ou en Crête quand nous partions sac à dos et que nous dormions sur la plage ? Nous ne pourrions pas refaire ça aujourd'hui, nous avons trop pris goût au confort, non ?

Je lève le nez de mon livre et je regarde Béa. Nous sommes en plein milieu de l'hiver...

- Bien sûr que si ! Quelle question.... Mais aujourd'hui impossible de dormir sur les plages comme avant

- Tu te défiles

- Mais non ! Tu veux qu'on se teste, facile : je te propose de partir en croisière avec le marau

Je replonge dans mon bouquin persuadé d'en rester là quand je l'entends qui me répond « Chiche qu'on le fait »

14 juillet, nous sommes dans le port de Saint Laurent du Var.

A l'équipement régate du bateau nous avons ajouté un bleuet (petit camping gaz) un cubi de vin de 5 litres dans lequel j'ai mis de l'eau. Une casserole, une petite cuillère, une fourchette et un couteau chacun. Un sac avec un minimum de vêtements et un hors bord de 2 cv hors d'âge (qui ne fonctionnera qu'une fois !).

15 juillet c'est le départ vers.... Porquerolles à 50 milles de là.

Petite brise, ciel bleu, génial. Nous nous arrêtons dans les îles de Lérins. Entrée dans le petit port de Saint-Honorat et visite du monastère. baie agay

Puis nous reprenons notre route pour arriver le soir dans la baie d'Agay ou nous dormirons dans le tout petit port au milieu des barcasses.

Pour le repas du soir pas de problème : l'un tient le bleuet, l'autre la casserole. Une fois que c'est chaud nous mangeons ensemble dans la casserole. Fou rire garanti.

Pour se coucher ? Très simple nous rentrons dans la cabine, une fois allongés nous pouvons rentrer le sac !

cavalaireLe lendemain nous allons jusqu'à Cavalaire.

Nous nous amarrons au ponton avec des bateaux beaucoup plus grands que nous. Les gens passent et nous regardent du coin de l'œil. Ce soir restau. Au retour nous nous mettons dans notre cockpit pour fumer une cigarette. La voisine dans son bateau à moteur commence sa vaisselle. La vidange de son évier est plus haute que le marau et l'eau sale nous arrive dessus ! Je tape à la coque. La dame sort et reste scotchée en nous voyant.

- Mais vous dormez là-dessus ?

- Ben oui... c'est un habitable

Béa éclate de rire. La dame rentre éberluée.

Le lendemain matin direction Port Cros et plus précisément le mouillage de Port Man. Ou nous arrivons après une escale à l'île du Levant.

levant

Le minuscule port de l'Île du Levant.

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porquerolles1Plus on monte dans les hauteurs de l'île moins il y a de monde et de tissus... En fin d'après midi nous mouillons à port Man dans un mètre d'eau.
port manLe va et vient des annexes qui débarquent nous obligera le lendemain, à nous réfugier dans une toute petite anse de ce superbe mouillage. C'est un recoin ou seul un marau peut se glisser. Nous sommes tellement bien que nous laissons le bateau et partons à ied au village faire des courses et prendre un verre. L'île est magnifique. Un nombre incroyable de sentiers balisés sillonne l'île. Nous décidons de rester plusieurs jours. Ancre sur l'avant, bout sur le rocher sur l'arrière. Pendant nos escapades quotidiennes notre marau n'est pas seul : un couple dans un éclair 19 mouillé un peu plus loin garde un œil dessus.

Tous les soirs le même rituel. Nous passons au village faire le plein de notre bidon de 5 litres. Puis restau sur la plage. A la nuit tombée nous traversons l'île à la lueur de notre lampe électrique. Arrivés sur le bateau : douche et rinçage des serviettes et des maillots puis causette dans le cockpit en dégustant un petit verre de la liqueur achetée aux moines.

porquerolles-port

La belle vie quoi !

L'île de port Cros n'a plus de secret pour nous. Nous partons vers Porquerolles.

Notre arrivée au port fait sensation. La capitainerie nous hèle au micro :

- Le petit bateau, interdiction de rentrer à la voile

- Chéri c'est pour nous

- Mais non, il a dit le petit bateau...

ban-port-crau

Malgré le monde, nous allons passer plusieurs jours sur cette île magnifique. Tantôt au mouillage, tantôt au ponton en fonction de la météo, de nos besoins ou nos envies de restaurant ou de douche.

Le temps passe très vite et il nous faut penser au retour. Départ pour saint Trop sous spi. Ça pulse et c'est génial. 2005 mars baie des canoubiers a

Le soir nous mouillons dans une petite crique avant le village. Le lendemain matin un « promène cou... » rempli de touristes passe et annonce au micro que la maison devant nous est celle de BB.

2005 mars dessus la belle isnarde dLe lendemain visite de saint Trop,

puis départ pour Les Issambres. La soirée va être agitée : nous sommes bombardés par les moustiques. Nous devons notre salut à un restaurateur qui accepte de nous vendre un citron avec lequel nous nous badigeonnons.

Les escales suivantes sont les mêmes qu'à l'aller : baie d'Agay et île de Lérins.

Enfin au bout de deux semaines nous nous amarrons au port de saint Laurent du var.

Bilan : plus de 100 milles parcourus, les reins cassés mais heureux. Nous nous sommes démontré que nous pouvions encore le faire. Nous avons pu grâce au marau nous faufiler dans des endroits inaccessibles pour des bateaux plus gros mais surtout notre petit bateau a attiré l'attention de beaucoup de monde. Il nous a permis de faire énormément de rencontres. Les gens nous abordaient spontanément curieux de voir comment on pouvait vivre « la dessus ....

Deux ans plus tard nous remettions ça mais c'est une autre histoire.

Publié le mardi 17 janvier 2006
Mis à jour le vendredi 23 janvier 2009 par Jean Pierre Servera